Vieux démons de la classe moyènne
Vieux démons de la classe moyenne
"Et
donc tout ce qu'il avait fait dans la vie il l'avait fait pour qu'on
l'appelle "monsieur". Et donc il économisa de l'argent et ouvrit une
quincaillerie. On ne vivait qu'une seule fois et il ne s'était pas si
mal débrouillé. Non monsieur. Dehors, dans la rue, on pouvait s'entretuer.
Mais lui il avait sa maison, son refuge, où il était le propriétaire, où
l'on pouvait vivre en paix, où tout était à sa place, où il était
respecté. La seule chose qui le désespérait était l'insomnie. Il était
déjà quatre heures du matin. La brume s'épaississait. Un lourd silence
tombait sur Buenos Aires."
Germán Rozenmacher, Cabecita Negra, 1962.
/// Viejos demonios de la clase media
"Y
entonces todo lo que había hecho en la vida había sido para que lo
llamaran "señor". Y entonces juntó dinero y puso una ferretería. Se
vivía una sola vez y no le había ido tan mal. No señor. Ahí afuera, en
la calle, podían estar matándose. Pero él tenía su casa, su refugio,
donde era el dueño, donde se podía vivir en paz, donde todo estaba en su
lugar, donde lo respetaban. Lo único que lo desesperaba era ese
insomnio. Dieron las cuatro de la mañana. La niebla era más espesa. Un
silencio pesado había caido sobre Buenos Aires."
Germán Rozenmacher, Cabecita Negra, 1962.
Commentaires
Enregistrer un commentaire