Notes sur la Valadonie
.
Pour un exercice moderne et révolutionnaire
« L’effort physique doit
échapper à la normalisation politique et hygiénique de la société
(capitaliste), qui l’a transformé au fil des siècles en une pratique militaire.
Si, à l’origine, l’effort
physique était un besoin élémentaire de l’homme, qui devait s’adapter à son
milieu, […] l’effort physique moderne et révolutionnaire ne doit rien être de
plus qu’une déconnaissance de
l’environnement immédiat de l’homme d’aujourd’hui, de ce qui est fabriqué par
l’homme, des règles imposées par la société des hommes modernes. Oublier notre
culture : déconnaître un
escalier. Désapprendre une chaise. S’asseoir, sans savoir comment. S’asseoir,
en redécouvrant à chaque fois ce geste : ce n’est pas un sport, mais un
exercice physique, un jeu, et un apprentissage philosophique. Une chaise :
j’ignore tout de cet objet. Je ne respecte aucune règle préétablie, je traite
l’objet chaise comme un complément de
mon corps, qui n’a besoin que d’efforts et de connaissance. (Voir photographie)
[…] Soyons originaux à l’égard de
notre corps et de notre monde environnant, déconnaissons
tout de chaque marche, de chaque rue […]. Un bon révolutionnaire l’est jusque
dans sa manière de prendre son bain ou de marcher dans la rue : nous
n’avons que faire d’espaces dédiés à l’exercice, de routines, nous avons besoin
de voir dans toute situation la possibilité d’un effort inattendu. »
Nilo Keratza, Pour un exercice moderne et révolutionnaire,
Imprimerie Nationale de Valadonie, 1926.
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D'autres Notes sur la Valadonie dans
le dernier numéro de la revue Tango.
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