"Tout va mal, journal d'un dessinateur de presse", aux éditions Rackham
Le livre "Tout va mal" (Journal d'un dessinateur de presse), publié en avril aux éditions Rackham, réunit plus de 100 de mes dessins de presse, essentiellement pour Le Monde. J'y raconte les coulisses du "métier", les dialogues (ou pas) avec les Directeurs et Directrices artistiques, les journalistes, les collègues, les maîtres. L'idée est d'échapper au catalogue d'images et de donner un aperçu du processus de travail, un contexte, à ces dessins faits sous pression, souvent la nuit et sur du papier, en écoutant la radio. Des dessins dans lesquels je tente de concilier la nécessité d'informer et de m'exprimer, de faire un dessin digne, qui interpelle le lecteur (sans le mépriser), et qui puisse supporter (plus tard) un regard neuf, hors contexte du journal. (Ouf, ça fait beaucoup). Bien ou pas bien imprimés du tout dans les journaux, ces dessins s'évaporent aussitôt après publication: on les oublie. Voilà le pourquoi de "Tout va mal": les sauver de l'oubli, et leur donner une deuxième vie. Je tiens au passage à montrer que tout est un seul et même travail: les commandes pour la presse et les dessins "perso". Le chapitre final du livre est dédié au procès du 13 Novembre, des attentats du Bataclan et des terrasses, en 2015. C'était une expérience qui m'a marqué, tant humaine qu'artistiquement, et m'a laissé entrevoir un monde que j'ignorais, celui de la justice, et celui du "dessin judiciaire". Plus que chroniquer le procès lui-même, je raconte les à-côtés du procès, le travail des dessinateurs judiciaires, les conversations avec des victimes, des avocats, les journalistes.
Plus personnellement, ce livre est un hommage aux Troesmas qui m'ont donné envie de devenir dessinateur, un hommage à d'autres livres, comme "Scat" de Hermenegildo Sábat, "Tinta China", de Scafati, "Breccia Negro", d'Alberto Breccia, "Gesta Dei" de Carlos Nine, "Human Scandals" de Brad Holland, "The Labyrinth" de Steinberg, n'importe quel livre de Grosz, aux dessins de Käthe Kollwitz, de Jack Levine, aux gravures de Paula Rego... En somme: la presse va mal, tout va mal, mais le dessin se porte bien. On est encore là. Malgré la précarisation, l'intelligence artificielle, la monopolisation des médias, et les intégristes de tous bords. On est là.
Des échos du livre dans la presse:
"Le dessin de presse, matière inflammable", entretien vidéo avec Pauline Peretz, sur le site web de La vie des idées ici.
Un long entretien avec Frédéric Bosser dans le numéro 30 (avril/juin 2025) de la revue Les Arts Dessinés.
Maître Willem en parle dans Charlie Hebdo du 30 avril.
"Traits et portraits", par Delphine Descaves, dans Le Matricule des Anges de juin (#264).
Cédric Lépine en parle dans Le Club de Médiapart.
"Todo va mal, diario de un dibujante de prensa", publicado en Francia por la editorial Rackham, reune más de 100 dibujos que hice para medios, la mayoría para el diario Le Monde. En el libro cuento algo de mi experiencia de dibujante, los diálogos (o no-diálogos) con jefes y jefas de arte, con periodistas, colegas y maestros. La idea es huírle al catálogo de imágenes y darle un contexto a esos laburos, hechos bajo presión, casi siempre de noche, sobre papel y con tinta, escuchando la radio. Dibujos que luego salen bien o mal impresos y desaparecen casi instantáneamente. Se los olvida. Por eso entonces este "Tout va mal": para darles una segunda vida. Y mostrar también que no hay mucha diferencia entre "los pedidos" y el "trabajo personal", entre ganarse el mango y hacer lo que me gusta. El capítulo final del libro está dedicado al juicio de los atentados del 13 de noviembre del 2015 (el Bataclan y los bares), por lo que significó para mí como experiencia humana: pasar un año en los tribunales escuchando horrores y viendo desde adentro el funcionamiento de la justicia francesa. Trato de contar algo de ese mundo aparte que es la justicia, y el mundillo del "dibujo judicial".
Más intimamente, "Tout va mal" es un homenaje a los y las Troesmas que me dieron (y dan) ganas de dibujar, un homenaje a ciertos libros (porque yo aprendí con libros) como el "Scat" de Sábat, el "Tinta China" de Scafati, el "Breccia Negro", el "Gesta" de Nine, el "Vera Historia" de Oski, los libros de Grosz, de Käthe Kollwitz, de Jack Levine, de Steinberg, de André François, de Paula Rego...Y un recuerdo del impacto que los Milagros de la prensa gráfica (a las que les dediqué varios posts en Troesmas) me causaron de pibe. Veía pasar dibujos de todos esos monstruos en los diarios y revistas que mis viejos compraban (las revistas HUMOR y EL PERIODISTA de Cascioli, y todo lo que las ediciones de la Urraca publicó) y los recortaba, los guardaba en una carpeta y los copiaba. Resumiendo: la prensa va mal, todo va mal, pero el dibujo sigue vivo. Y nosotros todavía estamos acá, a pesar de la precaridad, de la inteligencia artificial, de los integristas de toda calaña, del monopolio de la información. Acá estamos.
Dos ecos del libro en la prensa: "El dibujo de prensa, materia inflamable", entrevista (en francés) con Pauline Peretz, se puede ver en la página web de La vie des idées (La vida de las ideas) aquí.
Una larga entrevista con Frédéric Bosser (en francés), en la revista Les Arts Dessinés numero 30 (abril-junio del 2025).
Y el maestro Willem lo recomienda en el numero 1710 de Charlie Hebdo













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